Etats modifiés de conscience, art et rêve

Le jardin des délices de Jérôme Bosch

Annick Drevet-Tvermoès

Le Jardin des Délices de J. BOSCH représenterait une sorte de rêve lucide ou de rêve ayant fait irruption dans l'état de veille par suite de la pratique de rites initiatiques de type énergétique (pouvant succiter ce que les orientaux appellent l'éveil de la kundalini).
Les plantes et champignons hallucinogènes (évoqués sous des formes variées dans le tableau lui-même) pouvaient avoir le même effet.
Les visions et automatismes moteurs ainsi déclenchés, figureraient sur un mode hallucinatoire et gestualisé, les fantasmatiques humaines les plus diverses, en facilitant ainsi leur prise de conscience et pourquoi pas leur dépassement.

***

Des oeuvres "bizarres" que J. BOSCH nous a laissées, je considérerai essentiellement le Jardin des délices.
Jardin des délices et des délectations des éxégètes qui se laissent aller à la libre association des idées et de leur attention flottant à la surface des grands fonds de la conscience où J.BOSCH semblait nager comme un poisson. Le plus souvent ils ne voient que luxure et lubricité, polymorphe perversité dans tous ces personnages qui exhibent leur nudité, font l'arbre droit, la tête en bas les pieds en l'air, dans ces cavaliers sur leurs chevaux contorsionnés, le dos hystériquement arqué, dans ces couples qui se tiennent en équilibre sur la tête, dans ces Narcisses qui se mirent au bord de la grande sphère à moitié immergée dans l'eau.

D'autres évoquent à leur propos un symbolisme démoniaque et impie. Les cavaliers ne seraient que des êtres maléfiques et damnés pour l'éternité. Les plus experts en ésotérisme (1) ont vu dans les personnages à l'envers des sortes d'acrobates qui se seraient exercé à imiter la roue de la vie qui inverse toute chose, fait monter ce qui est en bas et descendre ce qui est en haut : ils se livreraient sciemment à ces brillants exercices pour accompagner ces rites initiatiques représentés par le mariage d'ADAM et EVE. Rites empreints d'érotisme qu'auraient pratiqués les Adamites (ou Frères du libre esprit), secte dont J. BOSCH aurait fait partie. Ils se réunissaient disait-on, en des endroits secrets pour s'accoupler selon des processus magiques qui apportaient la félicité. Ils retrouvaient ainsi le Paradis sur terre, préfigurant le retour de l'Age d'or des prédictions millénaristes : espace peut-être imaginaire ? Mais dont rien n'était exclu, ni Sodomme, ni Gommorhe, ni même la mort qui vous prend et vous dévore, vous rejette pour vivre et mourir encore.

En fait pour regarder les oeuvres de J. BOSCH, mieux vaut ne pas laisser flotter son attention, en se situant en observateur extérieur, et s'appliquer plutôt à la méditation et à la concentration, pour éprouver "de l'intérieur" ce qui est montré au spectateur, en s'identifiant à ce Dieu des 7 Péchés capitaux qui ne regarde pas mais qui voit :
"Cave, Cave, Deus videt".
Et peut-être est-il nécéssaire d'avoir un don de double vue pour voir et entendre la double vie des formes peintes et dites où se rencontrent HUYGUE et STAROBINSKI.(2)

Je présenterai quelques réflexions issues de la contemplation de ce Jardin des délices.
Comme le dit A. JOUFFROY :
"Si Jérome BOSCH était fou, il faut devenir fou avec lui et nager "la brasse coulée de sa folie".
Nager, plonger.

Imaginer chacun, chacune à sa façon le message et la signification de ces images.
Trouver ses propres critères de comparaison, même s'ils ne recouvrent pas la totalité de ce qui est présenté.
Je donnerai ainsi des impressions faisant appel à ma subjectivité, reflet partiel et partial de celle d'un peintre déjà longuement étudié par ailleurs. Sans trop me laisser fasciner par la pseudo perversité de scènes à voir au second degré, j'ai eu envie de le suivre dans ses périples et ses périgrinations à travers les images. Mise en mots à ma manière de ses tableaux, en jeux verbaux qui ont parfois l'air idiots, où le dérapage plus ou moins contrôlé du langage laisse la place à l'automaticité de termes et de phrases qui m'ont un peu échappés, mais qui vont peut-être plus loin que des propos plus délibérés.
J'ai eu envie de reprendre sous un jour nouveau ce que FRAENGER a appelé "magie d'appropriation", c'est-à-dire la transmission d'énergie (spirituelle dit-il) à travers un contact physique.
Transmission ou plus simplement activation d'énergie, qui n'a sans doute rien de magique, mais qui peut avoir des effets surprenants.
Sur le panneau central, qu'ils soient au Paradis ou en Enfer, tous ces personnages sont probablement en "état second" : transe hypnotique ou non, qui leur fait éxécuter des gestes incongrus, inusités, des danses qui paraissent endiablées, et qui leur font prendre à la lettre leurs fantasmes sexuels ou sado-masochistes, les font agir corporellement et visualiser leurs rêves et leurs fantasmagories, leurs fantaisies. Mais pourquoi et comment sont-ils dans cet état là ? quelles en sont les conséquences, en particulier en ce qui concerne la projection hallucinatoire et déambulée d'informations sans doute encodées dans des structures corporelles (cérébrale cellulaires ? génétiques ?) où l'évolution les auraient laissées ?

Je ne sais quelles étaient exactement les pratiques des adamites. M'étant intéressée il y a un certain nombre d'années et ayant participé à des groupes de bioénergie, relaxation, méditation, rebirth aussi, à ce qu'on appelle les thérapies corporelles, je me suis demandé si J. BOSCH n'avait pas représenté ce qui se passe quand s'éveille la "kundalini" des orientaux, en partie assimilable à ce que l'on désigne à l'heure actuelle par Bioénergie.

Certains gourous (3) semblent avoir la possibilité de susciter facilement cet éveil, et je rappellerai une expérience personnelle. C'était à Paris, un grand nombre de personnes étaient réunies autour du Swami Miktananda : il allait "communiquer son énergie" à ceux qu'il approcherait ou toucherait, ce qui pouvait, disait-il en guise d'avertissement, avoir d'étranges conséquences : se mettre à crier, à hurler par exemple, "kryades" survenant parfois aussi quand on fait du yoga. On pouvait rire à en pleurer, on pouvait s'endormir et trouver une certaine sérénité. On pouvait gesticuler ou au contraire se recroqueviller comme un petit bébé : manifestations plus ou moins hystériques, ou suggestionnées ? Leur surgissement peu contrôlé et leur variété m'a cependant fort étonnée et elles n'étaient pas encouragées à se développer trop, au risque de "contaminer" l'assemblée : j'ai effectivement entendu les gens crier bizarrement, ou bien je les ai vus prendre spontanément des positions de yoga compliquées, alors qu'ils ne l'avaient pas toujours pratiqué auparavant, ou d'autres postures qui semblaient différer selon les tempéraments et qui devaient réduire plus ou moins instinctivement les déséquilibres et tensions organiques.
Réveil de l'énergie prenant un caractère progressif ou fulgurant.

En rentrant de Paris je n'ai pu m'empécher de regarder le Jardin des Délices selon de nouvelles perspectives, de voir autrement la gymnastique insolite de ces acrobates cosmopolites : était-elle vraiment volontaire, effectuée par un effort délibéré du corps et d'une pensée longuement éxercées (4) ? Tous ces personnages à l'envers n'étaient-ils pas mus par la "kundalini", la bioénergie, dont la sexualité ne serait qu'un aspect ?

Si certains cavaliers semblent se masturber, peut-être le font ils "spontanément" de même que d'autres prennent leur pied en se tenant sur la tête. Ils sont montés sur leurs grands chevaux, sur d'étranges destriers, cochons, sangliers, cerfs-chameaux, lionne, panthères, chimères.
Représentations symbolisées des instincts qui nous mènent pas toujours là où notre liberté voudrait aller. Ils nous entrainent dans une ronde éternelle, sarabande sans fin, circuit bouclé, qui ne permet pas de progresser. Programmation génétique ? qui serait renforcée pendant le sommeil et le rêve, l'état REM, et qui alimenterait les sources de notre imaginaire en archétypes, en schèmes toujours identiques sur lesquels nous ne faisons que broder quelques variations faisant figures de créations authentiques ?

Mise en scène des différents stades du développement de la libido et de ses aspects fantasmatiques : fantasmes de dévoration du poussin moron, fantasmes sadiques de ces guerriers armés de piques, de faux, de couteaux, pratiques érotiques fleurissantes d'inconvenance ? ou représentation plus globale du corps entré en vibrations, quand l'énergie se répand à travers lui, réveillant la sensibilité des organes les plus cachés ? Elle va se réveiller au niveau de la peau par des sensations de piqures et des douleurs allant jusqu'à la torture, en stimulant éxagérément des points... d'accupuncture ? Impressions qui ensuite vont être figurées en spectacles accérés, éxacerbés, selon des processus décrits par REICH par exemple : quand les perceptions corporelles intérieures ne sont pas bien intégrées ni perçues dans le corps, elles sont projetées sur le monde extérieur en visions et hallucinations. (5)



Au Jardin des Délices, points de maléfices alors : les piques ne sont sans doute que symboliques d'un plaisir paroxistique qui rejoint la douleur, ou d'une sorte de prurit qui vous prend tout le corps et qui est le contraire de la mort : fourmillement de la vie et de cette bioénergie qui soudain jaillit au cours de ces exercices comme ceux pratiqués en thérapie corporelle, ou comme les pratiquaient peut-être les adeptes de certaines sectes telle celle des adamites : les tensions corporelles enfouies affleurent à un niveau plus superficiel, celui de la peau, qui devient une sorte de carte géographique avec des "points chauds", que la main va parcourir pour en atténuer le malaise. Des mouvements automatiques peuvent se dérouler en longues séquences parfois bien surprenantes, qui vont jusqu'à s'agencer avec celles d'autres personnes avec lesquelles on entre en "correspondance" ou en "résonnance", les perceptions interrelationnelles étant fort avivées dans ces états régressés.

D'où ces fresques tableaux, comme le tryptique de la Création, dont le Jardin des délices n'est que le centre, illustrant en même temps les gestes et les mouvements plus ou moins spontanés survenant au cours de cérémonies aux rites bien étudiés, et les fantasmagories qui pouvaient les accompagner, selon ces processus de figuration de la pensée et de la sensibilité corporalisée propre au rêve, que FREUD et d'autres analystes ont bien décrits (6) et que l'on a pu aussi observer depuis dans la pratique de la relaxation et du Rêve éveillé ; fantasmes mis en images, visualisées, transpositions d'impressions anciennes, de tensions corporelles qui vont être figurées au sens propre du terme en formes animales, en formes végétales, en formes humaines ou démoniaques, en rêves hérétiques, en rêves érotiques.

J. BOSCH parait donc avoir voulu évoquer les effets ou les méfaits de brusque remaniements énergétiques tels qu'ils se produisent aussi dans les groupes de thérapies primale ou non (7); Causes ou conséquences de ces états de régression (souvent un peu hypnoides) où l'on assiste à la décharge de tensions, sous forme de mouvements automatiques archaiques : gestes de succion, contorsions, reptation associées à tort ou à raison à des reviviscences de la naissance. (8).
On constate aussi la réapparition de vieilles douleurs qu'on croyait oubliées depuis longtemps et dont certaines remonteraient à la vie intrautérine. Parfois des flashs lumineux, des images insolites accompagnent le déblocage de ces tensions corporelles. Images qui peuvent prendre beaucoup de vivacité, de "réalité", être agies comme si elles existaient vraiment, être hallucinées : le rêve semble faire irruption dans la réalité, ce que l'on a pas encore bien expliqué : blocage peut-être de centres comme les tubercules quadri-jumeaux, inhibiteurs de la motricité pendant le sommeil paradoxal, qui ferait se comporter comme les chats de JOUVET (9) jouant leurs rêves en dormant. Polichinels ou marionnettes, il suffit d'appuyer sur la bonne manette (cérébrale ?) pour les voir s'agiter, retrouver des gestes et des attitudes soit disant effacés de leur répertoire personnel et culturel. Encore faut-il savoir sur quel "bouton" appuyer, quels "court-circuits" succiter et comment le réaliser.

La drogue elle aussi peut-être utilisée à ces fins et l'on peut encore supposer que J. BOSCH (comme on l'a déjà fait d'ailleurs) a représenté les fantasmes et les agissements de gens qui avaient consommé quelque substance hallucinogène, amanite muscaris ou ergot de seigle, comme on le faisait encore à son époque et après, au cours de cérémonies secrètes.

Le titre du Jardin des Délices, quoiqu'il ne soit sans doute pas de J. BOSCH lui-même, semble déjà une allusion par assonance au Jardin d'EDEN ou Jardin d'ADONIS, nom donné au paradis... des champignons, si l'on en croit J. ALLEGRO et ce qu'il dit dans son livre sur le Champignon Sacré et la Croix (10)

"Ce thème du jardin si répandu dans la culture et la mythologie "du champignon, dérive d'une incompréhension d'un mot "sumérien gan, qui a le sens de "surface ferméé" "champ" ou "jardin" de "dais de "champignon" ou tout objet ayant une forme "arrondie. Les noms de champignons en vinrent ensuite à "exprimer l'idée de bonne vie, de luxe, d'"être doux et agréable" "délicieux, d'où le terme de Jardin d'Adonis, Jardin des délices, et "en hébreux "jardin d'Eden".

A partir d'une étude linguistique ALLEGRO montre que se cacherait à l'arrière plan de récits mythiques comme ceux de la Bible, parsemés de mots à doubles sens, la description des rites, des pratiques et de la symbolique du culte du champignon sacré, le soma des ariens.
Il semble qu'on puisse appliquer au tryptique de J. BOSCH un certain nombre de ses considérations que viennent confirmer des études (terminologiques) sur les champignons toxiques et hallucinogènes comme celles de R. HEIM.

Au paradis, Adam n'est pas assis sous l'arbre de la connaissance ou l'arbre de vie tels qu'on les représentent habituellement, mais au pied d'une sorte de mandragore, dont on sait qu'elle était l'objet d'un culte associé ou assimilé à celui du champignon sacré (11). Le Christ tient la main d'Eve, pour lui prendre le pouls et voir s'il est en harmonie avec celui de son futur époux - à ce qu'on a dit. Ou bien, plus prosaïquement il lui prend le pouls pour s'assurer que la drogue qu'elle a absorbé n'est pas entrain de l'intoxiquer, ce qui se manifeste très vite par son accélération.

R.HEIM lui constate (12)

"Nous avons trouvé sur le panneau central de la célèbre toile de "J. BOSCH au Prado, le Jardin des délices, la silhouette d'un "chapeau d'amanite tue-mouche ; ainsi cette figuration tendrait à "confirmer encore semble-t-il, l'introduction de ce champignon "dans le symbolisme démoniaque dont J. BOSCH a été le grand "peintre et le traducteur génial le plus représentatif."

R. HEIM n'a du examiné l'ensemble que très hativement, car des champignons il y en a partout en ce jardin. Certains sont très apparents, comme celui qui soutient le couple qui se tient sur la tête, et celui à l'envers, dans le bouclier de droite au liseré orange et piqueté de blanc. Là où J. BOSCH a très bien su y faire c'est en intégrant les champignons jusqu'à les utiliser pour brosser le décors même de ses festivités : on ne le croira peut-être pas, mais il semble bien que la terre sur laquelle Adam et Eve se reposent ne serait qu'un immense chapeau de bolet, d'ailleurs déjà à moitié rongé, comme on le voit aux contours du bassin d'eau noire d'où sortent des animaux dits maléfiques ? Etrange paradis dont le soubassement est le haut d'un champignon, et quel aveuglement de ne pas s'en être rendu compte plutôt.



De ne pas s'être rendu compte que J. BOSCH a pu représenter dans la construction d'où s'envole un essaim d'oiseaux noirs
"le champignon qui a des insectes dans le chapeau",
c'est-à-dire l'amanite tue mouches, illustrant par là même ce langage analogique (appelé parfois "langage des oiseaux"), ces images-mots avec lesquels il devait être familier puisqu'utilisé dans les sociétés secrètes de l'époque.

R. HEIM cite encore d'autres noms sous lesquels les champignons hallucinogènes étaient désignés :
- leur nom néérlandais était "fliegenschwarm", c'est-à-dire essaim de mouches ou essaim volant
- en italien on l'appelait "uovo" (oeuf)
- en anglais "tabouret de crapauds", "grappe" ou "épis".
On pourra ainsi voir des allusions au champignon sacré et à son culte dans ces oeufs dont la blancheur évoque le pied et la volve qui partaient en lambeaux quand le chapeau émergeait, dans les fraises et les mures, les grappes de raisins que les humains entourent et mangent avec entrain, dans les nombreux crapauds et grenouilles, réels ou emblèmes, dans ces drôles d'animaux tels que les panthères à relier à l'amanite du même nom, dans les personnages noirs allant de pair avec des femmes blanches, et pouvant représenter l'amanite dite "nigra".

Des champignons variés pouvaient servir de support aux divagations mentales ou picturales ; amanites muscaris, bolets de satan, pleurotes, sans compter l'ergot de seigle dont les "épines" se mettaient partout, sur les céréales et sur le buissons (ardents ou pas).

Ils avaient des effets divers :
- visions et hallucinations auditives et visuelles, facilitant peut-être des phénomènes d'audition colorée ou imagées, dont l'Enfer du Musicien serait (entre autres) une transposition figurée ;
- danses et agitation, effets aphrodisiaques, déambulations, léthargie, et convulsions qui pourraient en partie expliquer les attitudes des personnages.

Des rapprochements saisissants sont encore à faire si l'on considère certains rites de la cueillette et de la consommation de ces champignons telles que ALLEGRO les décrit : par exemple les gens se mettaient un voile sur la tête, ou traçaient une enceinte circulaire autour de l'objet de leur convoitise, avant de le cueillir, comme le couple sous un tulle blanc qu'on aperçoit à droite, ou ceux enfermés dans la sphère fleurie, à gauche en bas du tableau.

Après les avoir cueillis, on les préparait pour les manger. En fait ce qui était coupé en morceaux, ce ne devait pas être des hommes, mais des champignons, que seule l'imagination aurait "humanisés", selon des processus projectifs archaïques, ou par une étrange abhération où le symbolique aurait été assimilé à la réalité où le "soma", la "chair des dieux", la métaphore, est traduite textuellement. (13)
Il ne s'agit donc pas de prendre au pied de la lettre ou de l'image ce qui nous est mis sous les yeux, ni de ne pas voir ce qui est dissimulé à force d'être trop montré : le couteau entre les deux "oreilles", de l'enfer du musicien, tout en évoquant les déchirements succités par des sons stridents, peut tout autant se référer au champignon ainsi départagé, car on employait ce terme d'"oreille" pour en parler...à mots couverts, pour masquer par des scènes carnassières, comme celle où des chiens sont entrain de dévorer un pauvre chevalier, la "table" sur laquelle se déroule le forfait et qui n'est que le chapeau d'une sorte d'oronge que le couteau va découper.

Oreilles et couteau qu'on relie facilement, même sans être psychanalyste aux organes génitaux masculins.
Dans l'une des oreilles un diablotin plante une longue aiguille, avec deux pôles bien différenciés, la tête et la pointe, comme pour piquer un de ces points que l'on stimule en auriculothérapie.
Point associé à la libido, comme a pu le constater NOGIER : selon le pôle de l'aiguille, le contact apaise ou renforce les désirs sexuels. (14)

Le corps arbre creux et pourri de l'homme associe lui aussi des formes corporelles et micologiques dans lesquelles le regard reste pris. Et ceux qui se sont délectés à imaginer des passages à l'acte des pires perversités n'ont sans doute fait que se projeter.

Car il n'y a pas là l'apologie - d'autres l'on déjà dit - des sacrifices humains, de l'anthropophagie, de la luxure, de la torture, de la castration symbolique ou non. J. BOSCH nous montre les dessous du culte des champignons que seuls les initiés verront dans toutes ses significations, comme DIEU ou JESUS, qui curieusement montre non pas la foi mais le foie au centre de la roue pupille (en mydriase) des Septs péchés capitaux, foie auquel il fallait faire attention car c'était l'un des organes les plus facilement atteint par les effets secondaires de l'ingestion de drogues psychotropes.

Drogues à l'origine encore de certains effets d'agrandissement des objets, accentuant l'inquiétante étrangeté qui se dégage de ces tableaux : la taille des couteaux énormes faits sans doute pour impressionner les néophites, de ces oeufs et de ces coques, de ces fruits déroutant qui semblent engloutir des cohortes d'hommes et de femmes. Les objets immenses et les personnages tout petits, comme dans Alice au pays des merveilles, dont tout le monde sait que pour y changer d'échelle elle mordait .. dans un champignon. Inversions qui se produisent dans un monde où tout n'est que projection.
Inversion entre le petit et le grand, le dehors et le dedans, l'image et la réalité, le faux et le vrai.

Affinement des sensations corporelles et prise de conscience organique qui vont se projeter en images camouflées sous d'autres images, en paysages corporalisés: jardins et bosquets entourant un bassin d'eau, petit bassin qui renvoie peut-être au lieu corporel du même nom, le petit bassin de la femme, l'espace intrautérin dans lequel s'opère la transformation progressive qui mène à la vie, l'espace du rêve aussi, où chaque nuit on se réfugie (15) ; jardin tableau creusé en son milieu, juste un peu, en des effets de perspectives plus étagées que marquées en profondeur, référence probable - comme le dit GUILLAUMIN - au giron maternel (16).
Petit bassin, petit jardin, qui était un thème pictural traité par d'autres peintres contemporains de J. BOSCH, et qui semble avoir des connotations ésotériques dont le code reste peu clair, mis à part le fait qu'il se réfère sans doute bien aussi à l'espace corporel et cérébral (le troisième ventricule peut-être ?).

Une meilleure connaissance des évènements qui ont marqué la vie sociale, psychique et somatique de J. BOSCH permettrait peut-être de décoder plus systématiquement les divers éléments et configurations humaines ou architecturales du tableau, de mettre en correspondance le spectacle qui nous est montré et la ou les scènes primitives ou non auxquelles elles peuvent se référer directement ou de façon plus déguisée. Mais nous disposons de fort peu d'éléments biographiques sur lui et la plupart sont hypothétiques.
Ce paysage intérieur que le jardin des délices décrit est-il une manifestation de ses capacités visionnaires ? ou de celles de quelqu'un ( quelques uns) d'autre(s) ?

Qui était Jérome BOSCH ?

Vraissemblablement il faisait partie de la famille Van Acken, installée à Bois le Duc à partir de la deuxième moitié du 14e siècle.
Une famille d'artistes, puisqu'il avait un grand-père, trois oncles et un frère peintres.
Selon MARIJNISSEN (17) on a retrouvé quelques documents sur des transactions immobilières ou financières (concernant parfois des commandes de tableaux), mais bien sûr rien sur sa personnalité.
Il semble avoir dirigé tout un atelier.

On peut donc toujours se demander, avec D LAMSONIUS, cité par JOUFFROY

Qui était Jérome BOSCH ?

"Que voit-il Jérome BOSCH, ton oeil étonné ? Pourquoi cette "paleur sur ton visage ? Te vois-tu peut-être devant les lémures et "les spectres volants de l'Erèbe? Ou pourrait-on croire que tu as "visité les demeures de l'implacable Pluton et les profondeurs du "Tartare, si bien ta dextre a su peindre tout ce que cachent les les "entrailles de l'averne"
D. LAMSONIUS 1972

De l'Averne et de la psychée humaine marquée par d'antiques superstitions, des croyances fantasmatiques qu'elle ne peut s'empécher de projeter sur la création.
Regard un peu terne et sans point de fixation de J. BOSCH lui-même quand il s'est représenté dans ses tableaux : ce serait sa tête qui serait sur le grand plat (18) et lui qui montrerait du doigt la boucle blonde du personnage qu'il côtoie, mèche de cheveux spiralée qu'on va comparer avec les maelströms et les tresses sur lesquelles L. de VINDI semble avoir aussi médité à la fin de sa vie. Symbole peut-être des spires de la vie qui nous entrainent, de l'hélice d'ADN où se mèlent les gènes de Jérome. Génome...
Comment y accéder ?

Les membres des sectes d'antan le savaient peut-être, et leur grand maître aussi, comme VAN ALMAEGIEN, qui semblait diriger celle du libre esprit à Bois le Duc, et qui aurait commandé le tableau. Commandé aux différents sens du mot, y compris celui d'en diriger la composition et d'en fixer les thèmes et les éléments.

Selon FRAENGER, VAN ALMAEGIEN, ou Philippe VAN SIMT, juif d'origine allemande, baptisé le 15 décembre 1946, à Bois le Duc, aurait d'abord appartenu à la confrérie de Notre Dame, puis serait revenu au judaisme. La secte à laquelle il participait semble avoir essayé d'intégrer et faire une synthèse entre les doctrines juive et chrétienne.

Derrière J. BOSCH se profilerait donc VAN ALMAEGIEN qu'il représenterait, les deux se situant à l'avant et l'arrière plan d'un même ensemble.
Savaient-ils que ces rites et pratiques pouvaient marquer les gens sur des générations ?

On peut s'avancer plus loin sur la voie glissante des spéculations de l'imagination :
J. ALLEGRO rapporte que ceux qui avaient consommé le "soma" étaient dits "oingts", c'est-à-dire marqués à jamais du "sceau de Dieu" qui "reconnaitrait les siens, même bien des générations après". Ce qui pourrait vouloir dire que la consommation de champignons sacrés induisait des modifications somatopsychiques (cellulaires ? cérébrales ?) durables... transmissible héréditairement (peut-être de façon récéssive et selon un processus encore à préciser, et/ ou nécéssitant l'intervention de facteurs internes ou du milieu pour être manifestées).
Facteurs supplémentaires qui pourraient expliquer certains délires créateurs ou pathologiques survenant en apparence de façon impromptue et qui restent mal interprétables de par les "visions", ou perceptions différentes, qui les accompagnent, l'activation de schèmes moteurs permettant le déroulement de séquences gestuelles jusque là silencieuses.

Pour ne citer qu'un "cas" connu, on peut reprendre ce que JUNG a appelé sa "confrontation avec l'inconscient" (19) rapporté dans son autobiographie. Dans une sorte d'état second provoqué non pas par la consommation de drogue, mais la centration sur des problèmes et difficultés du moment (avec sans doute une tendance à s'isoler beaucoup) il se mit à halluciner notamment des "guides intérieurs".

Il en a dessiné un, PHILEMON, personnage aux ailes rouges et aux plumes déployées qui n'est pas sans ressembler au chapeau rouge et lamellé de l'amanite muscaris, coincidence d'autant plus intéressante que PHILEMON est à peu près l'anagramme de "il est mon fils" (en français il est vrai mais JUNG devait en avoir quelques notions) qualificatif souvent accordé au champignon "crucifié" sur la table où il était consommé toujours d'après J. ALLEGRO. PHILEMON de plus était pied bot, boitait... comme Oedipe au pied enflé... comme celui des champignons.
Durant toute cette période JUNG dit avoir fait du yoga "pour se calmer" ce qu'il faisait peut-être moins délibérément qu'il ne l'a prétendu, plus mené par une sorte d'instinct le guidant pour trouver les gestes qui atténueraient son état de tension.

JUNG lui-même ne semble pas avoir été conscient de ce qui pouvait être ainsi "réactivé" chez lui, alors qu'il s'intéressait beaucoup aux processus initiatiques et aux effets thérapeutiques et "individuants" qu'ils pouvaient avoir, même sans être pratiqués réellement, en vertu de ce qu'on appelle "éfficacité symbolique", et sur laquelle s'appuient des thérapies comme celles par le rêve éveillé (dirigé) et plus récemment par le rêve endormi mais dits "lucide".

Fautes de données et d'informations plus précises il est donc difficile de savoir si J. BOSCH a ou non consommé des champignons ou de l'ergot de seigle. Là n'est d'ailleurs pas la question. Sans doute n'en a t-il montré les effets que pour les déplorer et s'en détacher. Sa double appartenance à la secte des Adamites d'un côté à la Confrérie de Notre Dame de l'autre (rappelée en filigrane par les symboles de la chouette et du cygne qui se retrouvent dans ses tableaux) laisse supposer une certaine ambivalence, un double cheminement entre lesquels il devait osciller... pour progresser (en régressant) dans la compréhension de la psychée, de la création et de la connaissance de soi. On ne peut prendre à la lettre ce soit disant playdoyer pour une société dépravée. Il s'agit plus de la représentation d'un processus d'individuation, où le mariage du ciel et de l'enfer que constituent le jardin des délices et l'Enfer du musicien proposent de ne rien rejeter de l'univers, d'accepter l'endroit et l'envers de notre personnalité, à la fois le diabolique et le sacré, la religion et l'hérésie, le noir et le blanc, pour accéder grâce à l'intégration de nos aspects les plus divers à une certaine neutralité, une certaine indifférence à des faits qui ne sont en soi ni bons ni mauvais, et dont les tonalités positives ou négatives ne sont attribuées que par projection de fantasmes désuets influencés par les variations d'une affectivité labile et mal contrôlée.

Quelle que soit la cause des changements bioénergétiques qui peuvent être succités de différentes façons, plus intéressants en sont donc les effets : la prise de conscience de fantasmes et d'automatismes moteurs, de superstitions, d'images archaïques, de sensations corporelles, ainsi réalisée, qui laisse l'esprit libre et favorise la résurgence de données plus fondamentales, à la source des oeuvres créatives vraiment novatrices, tant sur le plan artistique que sur le plan scientifique.

Prise de contact que le passage par l'acte et l'hallucination prépare et permet mieux que toute explication ou "réflexion" de type pédagogique ou psychologique sur les ressorts de l'imagination créatrice . Souvent l'oeuvre en donne une vue réélaborée et distanciée. Prise de distance et "mentalisation" nécéssaires pour ne pas en rester au simple "agir" qui aurait sinon tendance à se répéter tel quel et à ne pas être intégré.

J. BOSCH aurait donc étalé sous nos yeux éffarés ce que l'on a tendance à refouler, rejeter, oublier, et qui par conséquent continue à nous mener par le bout du nez. Miroir qui, quoique un peu déformé par la différence de temps, et une symbolique qui date du Moyen-âge et de la Renaissance, nous renvoie à nos adversités, nos angoisses, nos difficultés, aux aspects sombres de notre personnalité.

En montrant ce qu'il faut traverser ( et que d'autres avant nous ont du aborder) n'aide-t-il pas à augmenter notre lucidité, élargir notre champ de conscience, à être plus détaché devant les tribulations de la vie humaine, et à ne pas les augmenter en introduisant encore plus de données forcloses et refoulées qui risquent de nous retomber un jour sur le nez, sous forme de boule ou de boulet comme la grande sphère noire qui trône au milieu du bassin central du Jardin des délices.

Malgré toutes ces considérations sur le rôle des modifications fortuites ou provoquées (par des pratiques corporelles ou par la drogue) de la bioénergie, ces réflexions sur le rôle des mécanismes perceptifs-projectifs dans la création picturale telle qu'elle apparait dans le Jardin des délices, je n'ai fait sans doute qu'en effleurer le sens et l'essence.

Si j'ai longuement repris les références au culte du champignon sacré dont j'ai mentionné une bonne dizaine de noms, parmi les milliers qu'on lui attribue - comme aux dieux - celui de Jérome BOSCH reste caché, comme sa personnalité elle-même qu'on n'a pas vraiment identifiée.


Je ne me suis pas non plus attardée, faute de connaissances suffisantes dans ce domaine, sur les représentations possibles du grand oeuvre alchimique, à travers la symbolique des personnages, des éléments et des décors de ce tryptique : elle se superpose peut-être en partie avec celle considérée, et l'on en trouvera par ailleurs lecture en ces termes (20). Je n'ai pas non plus pu pénétrer le mystère de l'alchimie des couleurs sorties de ses fourneaux, où il cuisait ses huiles et ses poudres, pour en faire de nouveaux matériaux, le mystère des formes et des mots imbriqués dans les émaux de ses cieux étoilés, de ses aquarelles et de ses terres embuissonnées.

Je n'ai pu reconnaitre la nature et la diversité des formes alambiquées de ces décors peu familiers, des sphères et des phlones, des roches écaillées d'où s'échappent des anneaux et des arceaux, que des humains sont entrain d'escalader, de ces constructions minéralogiques, géométriques, pointant leurs piques vers un ciel de verre, dont les installations défensives-agressives ne font sans doute que manifester la peur et l'angoisse intempestives qui nous envahissent devant tout ce qui est étrange.

Je n'ai pas vraiment saisi le langage des formes verbales-imagées que J. BOSCH devait savoir manier avec autant de dextérité que LACAN et des disciples : trop de siècles nous séparent de lui et d'un ARCHIMBOLDO et de ses tableaux saisonniers, pour pouvoir associer symboles et sonorités de cette langue oubliée, où les images représentent des mots qui s'agencent en formes phrases, en formes tableaux.

Je n'ai pu décrypter leur code secret et reste dépitée devant mon incapacité à m'identifier à une psychée dont je suis séparée par de longs siècles et un idiome que je ne sais pas parler : le néerlandais, et ses locutions plus populaires qui se trouvent aussi illustrées dans le tableau de BOSCH, comme le linguiste hollandais BAX l'a montré :
- les personnages affublés d'enveloppes végétales se référeraient à un calembour : "in sulle zin" = être en discorde... ce qui parait paradoxal car les couples n'ont pas l'air de se disputer... mais sait-on jamais : sous les apparences sereines de l'image, la phrase dirait le conflit sous-jacent.

Dans "l'enfer du musicien"
- l'homme-arbre, selon BAX, serait une sorte d'oie renversée, la tête en bas, ce qui serait une allusion à un divertissement populaire variante du tir à l'oiseau (qui consistait à lui arracher la tête en passant au galop)

- le motif du démon coiffé d'un trépied, parait inspiré d'une pièce de théâtre de 1475 environ, où l'on menace un personnage de l'entrainer en enfer en lui disant qu'on le couronnera d'un trépied chauffé à blanc


- le monstre est chaussé de cruches : selon BAX c'est une allusion à l'expression "sinen pot stecken in", mettre sa patte dans une cruche c'est-à-dire s'occupper de boisson.

- le démon agenouillé, ayant un miroir convexe appliqué sur son séant s'explique par un dicton qui n'est pas tombé en désuétude, qui concerne l'orgueil.
Un autre démon passe l'épée à travers le corps d'un homme: sur son dos il porte un disque au milieu duquel une main tranchée est fixée par un couteau : allusion selon FRAENGER aux mutilations qui se pratiquaient alors, conformément au droit pénal du temps, où l'on coupait, par exemple, main ou pied aux voleurs. (21)

Si l'on considère tous les détails du tableau, on se perd en conjectures quant aux niveaux de lectures possibles. Tableaux rébus aux multiples entrées, tables matricielles pour croiser les sens et les sons, les significations, et reconstituer la chanson, celle du son qu'on cueillait dans les champs ? celle d'un DESCARTES qui aurait abrégé sa déclaration, disant simplement :
"ERGO (T) SUM"

Au lieu de cogiter et d'ergoter, mieux vaut voir et regarder, peindre et dessiner, parler pour dire, désigner et décider ce que nous sommes, ou ne sommes pas ; si nous sommes oui ou non des femmes et des hommes... ou des champignons ? Décider quel visage nous désirons avoir derrière le masque blanc et indifférent de l'écran de nos projections figurées. Mieux vaudrait se réveiller du long sommeil hypnoide où nous sommes plongés, peut-être par l'effet prolongé du culte des plantes psychotropes et hallucinogènes que pratiquaient nos ancêtres, chacun à leur façon et dans lequel nous retombons à la moindre occasion. La vie n'est pas un songe, comme le disait CALDERON, c'est un cauchemar, celui de cet embryon oronge né un soir d'orage dans la nuit sombre de notre conception, dans les temps engloutis de l'oubli, le cauchemar de nos fantasmes mal élucidés, même quand nous avons accès aux stades les plus évolués de la science et de la raison.

Notes :

1) M. GROTJAN : The voices of symbols - Mara Books Los Angeles 1971
FRANGER : Le royaume millénaire de J.BOSCH - Lettres nouvelles 1947
LEVINTER: Groddeck et le royaume millénaire de J. BOSCH - Ed du champ libre 1974
2) R. HUYGUE : Formes et forces - Flammarion 1971
3) Swami Muktananda : Chitshakti vilas - Ed de l'Epi 1974
4) On peut parvenir au même résultat des deux façons, instinctivement et délibérémment : il est difficile d'en juger de l'extérieur.
5) W. REICH : L'analyse caractérielle. Payot 1971
6) voir par ex : Le rêve, voie royale de l'inconscient - TCHOU article de SILBERER.
7) JANOV :
le cri primal - Flammarion 1978.
l'amour et l'enfant - Flammarion 1980
8) D. LEVADOUX : renaître (rebirth)
9) M. JOUVET : par exemple: La recherche en neurobiologie - Point
Il y a sans doute d'autres hypothèses d'ordre physiologique ou neurophysiologique à avancer en guise d'explication. Des changements métaboliques ou chimiques induits par les méthodes respiratoires utilisées (hyperpnée par ex dans le rebirth) sont aussi à prendre en considération.
10) J. ALLEGRO : Le champignon sacré et la croix - Albin Michel 1971
11) J. ALLEGRO : Le champignon sacré et la croix - Albin Michel 1971
12) R. HEIM : les champignons toxiques et hallucinogènes - Société nouvelle d'édition - 1978.
13) FURST-WASSON etc : La chair des dieux, l'usage rituel des psychédéliques - Seuil 1974 -
14) P.et R. NOGIER : L'homme dans l'oreille - Maisonneuve 1979.
15) Sami Ali : de la projection - Payot 1977
16) J. GUILLAUMIN : Revue Française de psychanalyse 1976, 40 pp127-156
17) MARIJNISSEN : Tout l'oeuvre peint et dessiné - Albin Michel 1987
18) JOUFFROY :
- le jardin des délices grandeur nature
- hier et demain 1977
19) voir CG JUNG : Ma vie, souvenirs et pensées. Gallimard 1973
20) Voir par exemple :
VAN LENNEP : Art et alchimie - Maedens 1971
J. GHAILLEY : Jérome BOSCH et ses symboles - Bruxelles, palais des arcades - 1978.
21) BAX :J. BOSCH : his picture writing deciphered - Rotterdam 1979


BIBLIOGRAPHIE

ALLEGRO J. Le champignon sacré et la croix - Albin Michel 1971
ANZIEU Le corps de l'oeuvre - Gallimard 1980
FRAENGER Le royaume millénaire de J. BOSCH - Paris 1966
GHAILLEY J. J. BOSCH et ses symboles - Bruxelle - Palais des arcades
GUILLAUD J. et M.
(avec Mareo GOMEZ) Le Jardin des délices de Jérome BOSCH - Ed Guillaud - Paris 1988
JOUFFROY J.J. Le Jardin des délices grandeur nature - hier et demain 1977
LENNEP Van Art et alchimie - Bruxelles 1966
LEWINTER R. Groddeck et le royaume millénaire de J. BOSCH - Ed Champ libre 1974
MARIJNISSEN R.H J. BOSCH, Tout l'oeuvre peint et dessiné - Albin Michel 1987
METRA Cl. Introduction à J. BOSCH - Screpel
PROST Ch. Les chardons et la petite tortue : le Jardin des délices révélés - Casterman 1992